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Blog de l'ASBL ICODI du Sud-Kivu (RDC)
25 août 2013

Projet "genre" à Walungu et Kabare

ICODI ASBL - Projet "Genre" (1)

Est-il possible d'introduire des aspects de genre
dans les Territoires du Sud-Kivu ?

Oui ! c'est possible avec le renforcement
du pouvoir et de l'avoir de la femme paysanne !...

Photo_1

Démonstration par un projet concret dans les
Territoires de Walungu et de Kabare au Sud-Kivu :
 

CONTEXTE DE LA FEMME EN RDC

L'analyse du contexte actuel en République Démocratique du Congo  fait état  d’une évidente persistance de déséquilibre lié au genre  dans tous les domaines; économique,  social, culturel et au développement politique. Les femmes congolaises constituent 53% de la population: leur visibilité et leur contribution à la sécurité alimentaire pour la survie et le bon fonctionnement de la société congolaise est indéniable et reconnu à l’international.

Cependant, les études et les investigations récentes prouvent que la position de la femme congolaise dans plusieurs domaines de la vie provinciale et nationale demeure préoccupante, le taux de participation à cette dernière étant de loin inférieure en comparaison à celui de l’homme. La participation des femmes à la prise de décision, aussi bien qu'aux ressources et aux facteurs de production économiques nationaux demeure très limitée. La situation s’est détériorée pendant ces  dernières années suite aux effets malheureux causés par des guerres à répétition, et l’actuelle insécurité persistante.

En effet, 61.2% de femmes congolaises vivent sous le seuil de la pauvreté contre 51.3% d’hommes, alors que 44% de femmes n’ont pas accès à l'opportunité d‘ordre économique.

En outre, en République Démocratique du Congo, la situation de violence liée au genre -en particulier la violence domestique axée sur les femmes et les  jeunes filles- reste très inquiétante. Les données nationales collectées sur diverses formes de violence contre les femmes (VAW) démontrent comment elles sont dues en majeure partie au sous-développement (humain, économique, social et infrastructurel). Ces statistiques montrent comment les femmes sont vulnérables, et elles illustrent de nombreux abus commis par les hommes sur les femmes en raison de la position dominante qu’occupent les hommes dans la société et la marginalisation des femmes en République Démocratique du Congo.

OBJECTIFS  DU PROJET

Ce projet vise à  augmenter la sensibilité à une large gamme des questions relatives au genre, au niveau personnels, interpersonnel, institutionnel, et communautaire ; Développer une compréhension des concepts  de base et des approches pour analyser les rôles, les rapports, et les situations dans une perspective de genre ; Améliorer les compétences d’analyse et de contrôle des rôles, des rapports, et des situations en fonction du genre  et Formuler des stratégies pour incorporer des considérations liées au genre dans la conception, la planification, l’exécution, le suivi, et l’évaluation des projets à caractère communautaire, et dans la structure, les principes, et la gestion des institutions.

IMPACT DU PROJET APRES 1 ANNEE

Il faut dire que les discussions et les théâtres participatifs sur les aspects liés au genre au profit des mamans leaders, fermiers leaders, jeunes leaders, chefs coutumiers et leaders religieux ont  suscité la conscience des communautés par rapport aux relations entre les hommes et les femmes, et entre filles et garçons.

Pour illustrer notre expérience, nous préférons vous parler d’une activité agricole commune que les hommes et les femmes ont réalisé en 2012.

Nous parlons ici du jardin potager qui se trouve à NYACIBAMBA dans le groupement de BUGORHE, territoire de KABARE à 41 KM de la ville de BUKAVU. Ce jardin a été créé sous l’initiative d’ICODI (Initiative Communautaire pour le Développement Intégral) et est entretenu par 80 membres de nos groupes de discussion sur les aspects liés au genre dont 40 femmes et 40 hommes.

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Ce jardin se trouve dans un marais où les membres des groupes de discussion sur les questions liées au genre avaient créé des canaux pour diminuer la quantité d’eau tout en irrigant la partie non desservie en eaux afin qu’ils aient un espace spacieux à cultiver car pour eux, même si ICODI renforce la capacité des femmes et des hommes  à travers les séances de conscientisation et que si les femmes n’ont pas accès aux ressources, il sera très difficile de promouvoir les aspects liés au genre.

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Dans ce jardin, les membres des groupes de discussion sur les questions liées au genre y cultivent :  choux, haricots, oignons  et tomates très demandés sur les marchés locaux (Katana, Kavumu, Mudaka  et Muhanzi à Bukavu) et dans les camps des militaires de la Monusco).

Le jardin potager a une superficie de 3 ha où les femmes et les hommes membres des groupes de discussion sur les questions liées au genre avaient produit 2 tonnes de haricost, 1 tonne des tomates, 849 kg d’oignons et 15 sacs de choux (1 sac = 130 choux). Aux marchés les prix se présentaient comme suit  vers novembre-décembre 2012 : 1 kg de haricots : 1,25 $ ; 1 kg de tomates : 2,1 $ ; 1 kg d’oignons : 1,6 $ et 4 choux :0,5 $ (le sac pour 17,6$). D’où, après récolte, le groupe avait eu 6.323 $ soit +/- 79 $ par membre après 3 mois, pour une femme qui a un revenu de moins de 2 $ par jour. L’argent que la femme gagne aide dans le paiement des frais scolaires de ses enfants, dans l’alimentation au niveau du ménage et dans le paiement des soins. Ceci a permis aux femmes membres des groupes de discussion d’avoir une certaine considération de la part de leurs maris, qui acceptent désormais de consulter leurs femmes avant la prise d’une décision quelconque, d’une manière particulière dans l’affectation des revenus.

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Le résultat de cette activité commune a permis aux femmes membres des groupes de discussion de proposer aux hommes membres du groupe et autres membres de leurs communautés de créer des AVEC (Association Villageoise d’Epargne et de Crédit) pour cette année 2013 comme ils n’ont pas accès à des services de micro finance. Ces AVEC auront pour mission d’introduire la notion de l’épargne au sein de la communauté et de financer les petits projets des membres via les petits crédits et cela sans taux d’intérêt.

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Cette expérience montre comment à travers un jardin potager il est possible  d’amener l’homme et la femme à comprendre qu’ils peuvent travailler ensemble dans le but d’améliorer leur condition de vie sociale et économique. Mais aussi nous comprenons que l’introduction des aspects genre dépend tout d’abord de l’accès des femmes à la gestion des ressources et  à sa participation dans la prise de décision et au paiement des factures au sein du ménage. Un mari paysan témoigne d'une certaine considération à la femme qui assume aussi des responsabilités au sein du ménage.

 

  A titre d'exemple des réalisations de l'ASBL ICODI, le "post" ci-dessous Projet genre à Walungu, en images donne de nombreuses illustrations de ce qui est en cours de réalisation à Mukama dans le Territoire de Walungu


 

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